Histoire du sport à Besançon. Et aux Chaprais ?
Go ! une exposition à la bibliothèque municipale très instructive
Après un rappel des pratiques aristocratiques comme le jeu de paume dans des tripots où l’on pouvait parier
l’exposition fait la part belle à l’origine du SNB toujours actif dans l’aviron
Le sport nautique à Besançon
Fondée le 1° mai 1865, la Société Nautique Bisontine illustre une sociabilité canotière, un entre-soi bourgeois. Elle regroupe des hommes dynamiques souhaitant appartenir à la ‘bonne société ». L’adepte de pratiques nautiques est un gai luron, gastronome, artiste, amateur d’exercices physiques et de toutes les formes de distraction qui lui procurent du plaisir. A l’origine musique et sport nautique sont liés.
Il faut aller 21 rue de la République voir la décoration du magnifique bâtiment (au dessus de l’arrêt de bus) dessiné en 1883 par l’architecte Gustave Vieille. C’était le siège de l’Harmonie Nautique.
Une scission de l’harmonie donna naissance au Sport Nautique Bisontin en 1902
Le trophée de la SNB peint par Madeleine Lasibille rassemble la plupart des symboles de cette sociabilité (pagaie, ancre, drapeaux, mais aussi gourde (qui ne contenait pas d’eau !) etc .. sauf les instruments de musique.
Le patron horloger Emmanuel Piguet fut une figure de proue de la Nautique décédé très jeune (38 ans)
Tout seul sur son skiff en 1903
L’exposition montre aussi un superbe canoé en bois de grande dimension
Des régates internationales ont été organisées en 1890 par exemple
La rivière, le Doubs se prêtait au plaisir du canotage et parfois au patinage
En février 1917 sur le Doubs gelé
L’encadrement des jeunes dans les patronages
Successivement des catholiques créent les patronages comme la Bousbotte à Battant, la Cita dans la boucle et l’Aiglon aux Chaprais en 1909. Les auteurs de l’exposition ont fait le choix de ne pas en dire davantage sur cette association créée par le docteur Biétrix.
Ils consacrent une vitrine à la Bousbotte
Après le traumatisme de la guerre de 1870, dans un esprit patriotique et revanchard, il s’agit d’une instruction physique et morale quasi militaire. La nécessité de regénérer les corps est mis en évidence par les constats alarmistes des médecins bisontins (Druhen, Perrin, Meynier… ) sur l’état sanitaire déplorable de la population.
Les mouvements d’ensemble bien disciplinés sont privilégiés Avec la rivalité catholique / laïque renforcée après la séparation de l’église et de l’Etat.
1200 gymnastes effectuent des exercices ensemble pour les festivités du centième anniversaire de la naissance de Victor Hugo
Les sports collectifs modernes avec compétition et spectacle
Foot, rugby, hand etc sont présentés avec l’accent mis sur l’ESBF
Des nouvelles pratiques : une contre culture ?
Skate, parkour, trial, surf, etc ne sont pas oubliés
L’implantation des lieux sportifs est présentée au cours des périodes (par Nicolas Boffy et Thomas Chenal)
Le quartier des Chaprais le plus souvent à l’écart
Sans surprise, de l’époque romaine jusqu’au milieu du XIX° les lieux sont limités à la boucle et à Battant (les Arènes).
De 1865 à 1929 avec Besançon les Bains, on remarque quelques implantations aux Chaprais
dont le gymnase de l’avenue Denfert Rochereau
En revanche, entre 1930 et 1959, c’est le vide aux Chaprais
De 1960 à 1989, ce n’est guère mieux
Le bilan le plus récent (1980- 2020) des implantations renforce ce constat :
le quartier des Chaprais est le parent pauvre de Besançon !
Sources multiples
Les principales études socio-historiques sur le sport en Franche Comté sont développées par Christian Vivier
Présentation de l’exposition : genèse et conditions d’accès
En cette année olympique, l’exposition GO ! explore la naissance du mouvement sportif et l’histoire des pratiques corporelles à Besançon. Elle retient une date inaugurale symbolique : 1865, création de la Société nautique de Besançon.
Pour l’occasion, la Direction du Patrimoine historique et les Bibliothèques et Archives municipales ont formé une entente sportive avec le laboratoire C3S – Culture, Sport, Santé et Société de l’UFR STAPS Besançon – comme indispensable appui scientifique.
Cette exposition met en lumière des fonds municipaux connus ou méconnus, tout en présentant quelques objets inédits provenant de collections particulières ou de clubs sportifs. Nous formulons le vœu qu’elle permette à ses visiteurs de mieux comprendre les enjeux du sport à Besançon : ses origines, ses infrastructures et bien sûr les athlètes qui se sont distingués au rythme d’événements gravés dans la mémoire collective.
Infos pratiques :
Ouverture du 9 juillet au 19 octobre
Ouverture du mardi au samedi, 14h-18h
Entrée libre
Bibliothèque d’étude et de conservation (1 rue de la bibliothèque)
Visites guidées le samedi à 14h30
Sans inscription, entrée libre
Une publication de 150 pages est offerte gratuitement aux visiteurs