Aux Chaprais, Floréal, une association pour aider les personnes en difficulté psychique à sortir de l’isolement
« Je me sens très seul, j’ai besoin de voir du monde, je me sens isolé avec mon blues, ma famille, mes amis ne me comprennent pas «
En France, les troubles psychiques sont la première cause d’invalidité et la deuxième cause d’arrêt maladie.
Les personnes qui souffrent de troubles psychiques se retrouvent souvent isolées, fragilisées et vulnérabilisées par les conséquences de la maladie. La pandémie de Covid a aggravé cet isolement et multiplié les cas de difficultés psychiques. Heureusement, il existe des interlocuteurs. C’est le but de l’association Floréal, présente dans le quartier des Chaprais depuis bientôt une vingtaine d’années.
Elisabeth Chevallier préside l’association Floréal
Ancienne fonctionnaire du secteur de la santé, elle a participé comme bénévole à l’association Floréal plusieurs années avant de prendre la succession de Jacques Vuillemin à la présidence.
Quelle est l’origine de cette association ?
Un petit groupe de parents de personnes malades psychiques et adhérents à l’Unafam se sont interrogés sur le devenir de leurs enfants. En mai 2002, ils élaborent des statuts pour la création de la future association Floréal dans le but de créer les conditions favorables au développement d’une réadaptation sociale. Ce projet est fondé sur un certain nombre de valeurs:
La particularité d’un GEM : c’est la facilité d’accès ! Un contact suffit à trouver un accueil chaleureux et convivial. Il n’est pas nécessaire d’être orienté par un médecin ou un organisme du secteur médico-social. A Besançon, il y a 4 GEM dont aussi celui des Invités au Festin rue de la Cassotte, ce sont tous des lieux ouverts.
Le GEM « O jardin de Floréal » est un lieu de plus en plus fréquenté par environ cinquante adhérents également répartis entre hommes et femmes, d’âge variés entre 30 et plus de 60 ans. La moyenne d’âge est de 45 ans environ
C’est un lieu où chacun aime à se retrouver pour faire une activité, ou simplement se rencontrer, faire des jeux de société, discuter avec quelqu’un. En un mot : briser sa solitude
Actuellement trois animatrices Marlène, Fabienne et Delphine proposent des activités
Quelles activités sont proposées ?
un autre exemple d’activité : une composition florale
Deux témoignages publiés dans le bulletin de l’association
Un exemple de repas à thème : une choucroute.
Nous étions 10 présents : Nous sommes venus à 10 h 30. Après un café, nous nous sommes mis à la tâche. Certains se sont occupés à la préparation de la choucroute, d’autres à la salade d’endives qui constituait l’entrée. D’autres encore ont entrepris la confection d’une tarte aux pommes à l’alsacienne.
Tous ont mis la main à la pâte. E. et moi avons épluché des pommes et les avons découpées en lamelles. N. les a disposées sur la pâte à tarte, elle a également préparé le goumeau. I. et C. ont épluché des pommes de terre pour les cuire et par la suite les ajouter à la choucroute. L s’occupait de la cuisson de la choucroute et des saucisses.
Vers midi, nous avons pris l’apéritif avant de manger la choucroute.
Les pommes de terre étaient cuites à point, elles fondaient dans la bouche, c’était très bon. Le chou était également très bon. Le tout était délicieux. Nous nous sommes tous régalés. La tarte était goûteuse. Après le repas, il y eu des joueurs de tarot et de scrabble. Ainsi la journée s’achevait sur de bonnes notes. Marc .
C’est bizarre, je ne cuisine jamais chez moi. Pour une personne seule, je me dis que ça ne vaut pas la peine. A quoi bon perdre son temps, salir plusieurs casseroles qu’il faudra laver ensuite se servir de nombreux ingrédients alors que les sachets ne serviront plus, finiront au fond du placard…… . Lorsqu’à midi moins cinq rien ne « mijote », ce n’est pas un problème pour moi, je vais voir Monsieur Frigo, Monsieur Congélateur, puis Monsieur Micro-ondes, ou je me précipite à la boulangerie et reviens avec un bon sandwich. Ainsi le tour est joué !!! J’ai horreur des odeurs de cuisine, elles m’incommodent, et me rappellent de mauvais souvenirs de pension, et encore pire d’hôpital (j’ai toujours en tête ou plutôt sur l’estomac les épinards du lundi) et les régimes « anorexie » qui faisaient envie à d’autres !!!
Pourtant, je suis une fidèle à l’atelier cuisine du vendredi. C’est bizarre, mais j’apprécie beaucoup de cuisiner avec d’autres ; Tout le monde participe à l’élaboration d’un plat, et d’un dessert et pour l’euro symbolique, emporte chez lui un repas complet, ou lorsque c’est pâtisserie c’est très agréable de déguster un gâteau ensemble. Manger seul face à un mur, ou la télévision n’est pas agréable.
Les recettes sont choisies par Delphine, ou Laetitia, et l’une des deux « surveille » le bon déroulement de la préparation, et leur cuisson.
J’apprécie beaucoup de participer à « l’atelier cuisine » et c’est bien là le plus important.. Nicole
Delphine, une animatrice, a fait un bilan détaillé :
Voici le récapitulatif des animations/sorties réalisées en 2019: 3 ateliers écriture, la galette des rois, 4 café- citoyens, 7 jeux de société, la chandeleur, 10 marches, 2 ateliers sculpture, 4 ateliers cuisine, 3 karaoké, 2 loto, 1 atelier peinture à Besançon, 4 pétanques, 3 pique niques, 6 loisirs créatifs, 2 ateliers d’art floral, la visite du gouffre de Poudrey, 1 molky, 1 sortie à Montbéliard avec les Bisontins au marché de Noël, et 1 repas de Noël au restaurant à Valdahon. Les plannings sont co-construits avec les participants tous les mois et la mise en place de café-citoyen permet de réfléchir à l’organisation de l’association, à son règlement intérieur, au montant de la cotisation…
En 2020-2021, les mesures de précautions sanitaires anti Covid ont évidemment limité certaines activités.
En résumé : amener des personnes souffrant de maladies psychiques à intégrer la vie de la cité à travers diverses activités; assurer un relais social en créant un espace d’échanges avec d’autres personnes partageant le même vécu social; rompre l’isolement et permettre à ces personnes de développer leur potentiel.
Comment sont financés ces activités ?
Par les cotisations des adhérents. Mais l’autofinancement ne suffit pas. Heureusement, il y a une aide du CCAS de Besançon, du Conseil départemental et de l’ARS.
- GEM ô Jardin de Floréal
48 B Rue de Belfort
floreal25@orange.fr
Téléphone 03 81 47 12 96