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Le pavillon du tourisme du parc Micaud

Le pavillon de l’office du Tourisme du parc Micaud est donc fermé depuis la réouverture de l’hôtel de ville. Les services sont donc désormais installés au rez de chaussée de la bâtisse historique restaurée qui tenait lieu de mairie.

Office du tourisme fermé

Cela faisait quelques 50 ans que cet office existait dans le petit bâtiment conçu par l’architecte Michel DEMENGE. Désormais, pour ces locaux qui ne sauraient rester vides très longtemps, la CAGB a lancé un appel à projet d’installation d’un restaurant de qualité.

Mais savez-vous que plus de 50 ans avant l’installation de cet office, le grand architecte bisontin, Maurice Boutterin, (voir à ce sujet l’article publié sur ce blog, le 4 mai 2013  » Connaissez-vous Marcel et Maurice Boutterin?)  avait, à la demande du syndicat d’initiative de l’époque et de la mairie, conçu un magnifique projet de Pavillon du Tourisme ?

Qui plus est, ce projet avait été adopté, après pas mal de palabres, par le conseil municipal le 11 décembre 1915 ! En pleine première guerre mondiale ! Il ne fut, compte-tenu des événements, jamais réalisé ! Et c’est bien dommage ! Jugez-en plutôt !

Voici ce que déclarait, en 1915, le délégué général du Touring Club :

“ Nous avons le devoir, comme capitale de la Franche-Comté, d’offrir un local digne d’eux, aux touristes de passage qui viennent chercher des renseignements avant de se rendre dans nos régions pittoresques …

../.. Lorsque des tentatives furent faites, il y a plus d’un quart de siècle, pour créer à Besançon, un syndicat d’initiative, les ouvriers de la première heure ne réussirent pas à faire comprendre aux négociants de notre ville l’importance du but qu’ils voulaient atteindre et l’influence que leur œuvre exercerait sur l’extérieur du commerce local.“

Mais rapidement, des bureaux seront installés au 73 Grande Rue en lieu et place de ceux de la société d’agriculture du Doubs. Puis en 1912, ces bureaux déménagent au Rond Point des Bains dans des locaux mis à disposition dans le commerce  Grosperrin Frères.

Et c’est alors que la maire, M. Antoine Saillard suggère la création d’un pavillon du tourisme, avec l’appui de la municipalité, et indique l’emplacement : “ A la place de l’abri actuel des tramways et du débit de plein air qui déparent la tête du pont Saint-Pierre“. C’est-à-dire à l’emplacement de l’actuel monument érigé en mémoire du comte de Chardonnet.

“ …Les pourparlers engagés au sujet de cette affaire nous firent connaître qu’un coiffeur de notre ville consentirait à payer cher la location d’un sous-sol comprenant des salons de coiffure pour hommes et dames et l’établissement complet de WC-lavatory ; et, d’autre part, une maison de papeterie de notre ville serait disposée à louer un magasin de journaux librairie papeterie, tabacs au rez de chaussée du pavillon, à condition que le public y ait un accès commode.

Notre distingué concitoyen M. Maurice Boutterin, architecte, Grand prix de Rome, fut alors invité par nous à dresser le plan définitif du Pavillon comportant les installations accessoires prévues. En vous présentant ce nouveau projet avec l’espoir de le voir favorablement accueilli, ,nous pensons que vous jugerez, comme nous, que s’il occasionne une dépense importante, par contre il doterait la ville d’un immeuble élégant, complétant heureusement la place publique très fréquentée, offrant à la population bisontine, avec tout le confort un établissement de première nécessité, depuis longtemps réclamé et enfin capable de produire, en toutes conjectures, un revenu très appréciable.

pavillon du tourisme

Permettez-moi de vous exposer en une sorte de légende explicative, la description de l’édifice extérieur : la façade principale fait face exactement à l’entrée du casino des bains ; elle comporte un vaste porche couvert surmonté d’un cadran d’horloge. Celle de gauche parallèle à l’avenue du pont, comprend une niche circulaire à grande ouverture qui servira d’abri aux personnes attendant les voitures des tramways bisontins et un magasin de papeterie, librairie, journaux. Dans la façade de droite parallèle à l’avenue d’Helvétie, est percée une niche semblable à la précédente et qui abritera les voyageurs au passage des trains de la Compagnie du chemin de fer de Vesoul. Les façades de gauche et de droite supportant des marquises destinées à prolonger les abris et à tenir lieu de balcons aux fenêtres de deux petits logements situés à l’étage supérieur destinés au personnel de l’établissement.

La façade arrière, demi-circulaire, est percée de grandes ouvertures pour l’éclairage des salles de rez de chaussée et du sous-sol.

intérieur du pavillon du tourisme

Intérieur : au rez de chaussée

Sous le porche de la façade principale élevé de quatre marches d’escalier, une large porte pratiquée dans une devanture en glaces donne accès au grand hall, vaste salle ovale (13 m sur 8 m) recouverte d’une coupole avec ciel ouvert et décorée de peintures. C’est là qu’en outre du bureau de renseignements du syndicat, les voyageurs bisontins ou autres, trouvent un bureau de ville complet, concédé au syndicat par la Compagnie PLM qui leur délivrera les billets ordinaires des longs parcours, les billets spéciaux à prix réduit, où ils pourront retenir des places pour les voyages en express.

syndicat d'initiative plan

Une large table de lecture et de correspondance occupera le centre de la pièce autour de laquelle sont disposés :

– une consigne pour dépôt de bagages, bicyclettes, etc.

– un vestiaire

– une cabine téléphonique reliée au réseau

– une chambre noire pour photographe.

 

Du côté opposé à l’entrée, derrière une cloison mobile qui le sépare du hall, se trouve le grand salon des réunions du conseil d’administration du syndicat, belle pièce très éclairée qui servirait aisément de lieu d’exposition pour les industries locales. La cloison mobile étant soulevée, les deux pièces principales du rez de chaussée ne formeront plus qu’une très vaste salle utilisable pour les concerts ou réunions diverses.

Du hall, on pénètre également à droite, dans un premier bureau réservé aux employés du syndicat d’initiative et dans une pièce plus vaste salle utilisable pour des concerts ou des réunions diverses.

Du hall, on pénètre également à droite dans un premier bureau plus vaste dans lequel les délégués des sections du syndicat des Monts Jura tiendraient leurs réunions.

Office T plan sous sol

Au sous-sol : une allée tracée au travers des corbeilles de verdure entoure la partie arrière du bâtiment. En la suivant, à partir de la tête du pont, on rencontre un premier péristyle couvert donnant accès :

1)      A un salon de coiffure pour dames, contenant un salon d’attente et 3 box ;

2)      A un salon de coiffure pour hommes garni de six toilettes-lavabos ;

3)      A des waters-closets payants, très confortables munis de glace ;

4)      A des urinoirs. Un atelier de lingerie pour les besoins de l’établissement et des sièges pour des sièges pour cireur.

Nous reviendrons par la suite sur ce projet non réalisé.

Sources : Archives Municipales Besançon; catalogue de l’exposition « Besançon de papier » bibliothèque municipale; site Mémoirevive Besançon.

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