Portraits

Daniel Perrot, ancien buraliste

Daniel Perrot
Daniel Perrot, le sympathique ancien buraliste de la rue de Belfort

Interview n° 7 réalisée en janvier 2008 republiée en 2014
Depuis quand êtes vous dans le quartier des Chaprais ?
Je suis depuis 42 ans dans le quartier des Chaprais. Auparavant, j’ai travaillé 8 ans à Morteau dans une banque. J’ai voulu devenir autonome, j’ai donc pris un bureau de tabac et de presse : le Totem, rue de Belfort. Je ne connaissais pas le quartier, on m’en avait dit du bien.
Pourtant, ce métier est réputé assez contraignant ?
Oui, il y a de longues journées à faire et pratiquement 7 jours sur 7, mais on voit tellement de monde, toutes sortes de gens, que c’est vraiment passionnant. Par ailleurs, j’ai toujours aimé la presse.
Qu’est-ce qui a changé aux Chaprais depuis cette époque ?
Pour moi, un gros changement, ce fut la décision de mettre ce tronçon de la rue de Belfort en sens unique. Tout d’un coup, j’ai perdu 30 % de mon chiffre d’affaires, les gens qui avaient pris l’habitude de s’arrêter en repartant ne le pouvaient plus. Ce fut difficile au moment où je venais de refaire le magasin. Il est vrai que la circulation devenait très difficile. Il y avait encore le garage de camions Unic.
Et l’ouverture d’un supermarché ?
Oui, elle a bouleversé les habitudes. Les petits commerces de la rue de Belfort et des environs se sont sentis menacés. Et, il faut bien constater qu’ici comme ailleurs, de nombreux commerces ont disparu, mais pas seulement du fait de la concurrence du Casino. Des magasins de vêtements ont fermé, une papeterie etc. Et l’ouverture d’une Cafétéria a marqué la fin de beaucoup de petites pensions de famille de la rue de la Liberté ou des alentours. Et le comble, c’est qu’après ces disparitions, Casino ait décidé de fermer sa cafétéria ! D’un autre côté, l’arrivée de Casino a été positive pour certains commerçants, les obligeant à se remettre en question et s’organiser.
C’est ainsi que s’est constituée l’association des commerçants des Chaprais ?
Oui, à l’initiative de tout un groupe de gens dynamiques comme Josette Rémy de la Banque populaire, Madame Ponçot et Raymond Bonnet qui tenaient des commerces de vêtement, Monsieur Roy, un assureur, Yves Monnot (informatique) qui venait d’arriver, etc …On a été jusqu’à 40, avec encore peu de métiers de bouche, ce qui est dommage. Et puis, Gilbert Cuenot, Franck Muller, Claudie de Mélusine, bien qu’excentrée, Guylène Levieux, Patricia Froment et Madame Gauthier se sont investis.
L’association a mis en place des animations ?
Oui, le Troc des Chaprais est organisé depuis plus de 20 ans avec un succès toujours plus grand.

Troc des Chaprais organisateurs à la buvette

La course cycliste est plus difficile à organiser, pour des questions de sécurité notamment.

course cycliste mai 2009

C’est d’ailleurs une des rares courses en ville à subsister. Il était envisagé de la compléter d’une course de rollers. Mais devant tous les impératifs, on a du abandonner. Pour le marché de Noël, sur la place de la Liberté, ce n’est pas facile, il faudrait que tous les commerçants jouent le jeu en donnant par exemple des tickets pour aller au manège aux enfants de leurs bons clients. Il est sûr que cette animation ne rapporte rien à court terme. Il faut bien reconnaître que le quartier manque d’un véritable centre d’animation. Il est question que la municipalité envisage un aménagement de cette place de la Liberté.
Quels sont vos rapports avec la mairie ?
J’ai l’impression que le Maire et surtout, l’adjoint au Maire, (NDLR de l’époque) M. Jacques Mariot   s’occupent bien des commerçants

mairemmlevieux2959

Vous aimez bien votre quartier, y aurait-il des aspects à améliorer ?
Oui, il faudrait davantage d’animation, d’une part parce qu’il n’y a pas d’équipement collectif dans ce quartier ni salle de réunion digne de ce nom, ni terrain de sport. Les habitants ont du mal à sortir de chez eux.

Le cinéma Vauban, avec ses 2 salles, a fermé en 1985. Il a
Le bâtiment de l’ancien cinéma dénommé successivement Alca, Rex puis Vauban

Il y a aussi des points noirs rue des Chaprais à la place de l’ancien cinéma, en ruine, à ciel ouvert, depuis des années et à côté du passage Rambaud. Pourquoi ne pas construire quelque chose de bien à ces endroits ? Du point de vue des logements, on est passé d’un extrême à un autre. Pas de constructions durant des années, puis la tour du Flore et du Château rose, les bâtiments à la place des Monts-Jura, rue de Belfort. Et depuis quelques années des constructions dans le moindre petit enclos
Maintenant que vous êtes en retraite, quels sont vos loisirs ?
J’aime bien marcher au début de l’après midi. Je lis. Par exemple, en ce moment des livres d’histoire locale, celui de Joseph Pinard ou Barbizier. Je fréquente la médiathèque. Je n’ai pas encore Internet, mais j’y songe.

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