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Pierre Gauthier, auteur du livre Se soigner par les plantes …

Pierre Gauthier

Pierre Gauthier pharmacien en retraite, auteur du livre :

Se soigner par les plantes livre de Pierre Gauthier

 » Se soigner au quotidien par l’homéopathie et les plantes »

interview n° 54 réalisée le 17 juin 2013 mise en ligne le 20 juin 2013

Depuis quand êtes vous dans le quartier des Chaprais ?
Depuis 1985, quand j’ai racheté la pharmacie des Chaprais à M Rapin. J’ai donc travaillé rue de Belfort et habité aux Chaprais près de la gare.
Etes-vous originaire de Besançon ?
Non, je suis originaire du Haut Doubs, plus précisément du village Les Ecorces entre Maîche et Charquemont. J’ai vécu à la ferme de mes parents.
Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai eu un parcours original. Après des études au petit séminaire de Consolation, j’ai préparé le brevet agricole à Châteaufarine. Puis j’ai repris des études générales au CEG de Maîche puis au lycée à Besançon. J’ai choisi la pharmacie parce que les plantes, la nature, c’était mon environnement habituel. J’ai d’abord exercé à Bethoncourt dans le pays de Montbéliard où j’ai créé une officine en 1975. J’y suis resté 10 ans.
Vous publiez un livre sur l’homéopathie et les plantes, comment vous est venu cet attrait pour ce type de médecine ?
Déjà mon prédécesseur, M Rapin était ouvert à ces pratiques. Je m’y suis mis à mon tour pour apporter une spécialité. Cela n’a pas été facile pour me former. A part l’Université de Montpellier pour la formation initiale, la seule formation qui était proposée à l’époque, l’était à Strasbourg en cours du soir de 20 heures à minuit, une fois par mois. Après une journée de travail, avec le déplacement, c’était assez fatigant. Par ailleurs, je me suis toujours intéressé aux prescriptions des médecins homéopathes ou phytothérapeutes. Petit à petit, j’ai constitué un carnet des différents symptômes et des plantes proposées. La difficulté avec l’homéopathie, c’est qu’on ne donne pas le même médicament à deux malades ayant le même symptôme. On tient compte de la personne entière, de son physique, de son mode de vie etc …
N’est-ce pas paradoxal pour un pharmacien chargé de distribuer des médicaments industriels, de préconiser une autre façon de se soigner ?
Justement, je ne pense pas qu’il faille limiter le rôle du pharmacien à cette tâche. Si c’était le cas, les clients se contenteraient de tout commander par Internet. Or l’important c’est le dialogue de part et d’autre du comptoir. C’est notre rôle de conseiller, de mettre en garde. Je pense à une cliente dont la fille très stressée devait passer le bac le lendemain, je l’ai mise en garde sur les risques de lui faire prendre un anxiolytique et « quelque chose pour dormir » Le lendemain, elle ne va pas se réveiller !
Pourquoi absorber des quantités de médicaments avec le risque d’accoutumance en ignorant les effets secondaires alors que des plantes bien choisies peuvent soulager bien des maux !

homeopathie

De quelle sorte d’utilisation des plantes parlez-vous ?

Avec les plantes, on peut bien sûr faire des tisanes, des décoctions, mais aussi des extraits présentés en gouttes ou en poudre, en gélules, des huiles essentielles ou des dilutions pour obtenir des médicaments homéopathiques etc …
Que fait le pharmacien ?
On distingue deux sortes de préparations soit magistrale c’est à dire sur l’ordonnance d’un médecin soit officinale. La législation a bien modifié ces pratiques puisque les préparations magistrales ne sont plus remboursées par la Sécurité sociale depuis les années 90. Il faut dire qu’il y avait eu des abus. Certains médecins se spécialisant dans les prescriptions pour maigrir. Selon les normes européennes, la traçabilité est devenue obligatoire depuis 2005. Le pharmacien n’a plus le droit de faire des préparations officinales d’avance qui concurrenceraient celles des laboratoires pharmaceutiques. Bref, pour un pharmacien proposer des plantes ce n’est pas facile, il faut beaucoup de stock, et il faut qu’il tourne rapidement. Il y a des risques et ce n’est guère rentable. Pour faire un mélange de 10 plantes cela prend plus de ¾ d’heure et ce sera vendu moins de 10 euros !

 

Bourdainechardon marie

Pourriez vous donner quelques exemples de plantes pour soigner les maladies les plus courantes ?
Contre l’insomnie, il y a trois plantes principales : passiflore, valériane et pavot de Californie On peut ajouter le tilleul et la verveine
Contre les indigestions il y a l’artichaut la boldo et le radis noir, il y a aussi le chardon Marie et non le charbon comme l’a écrit par erreur le magazine Le Point récemment.
Contre la constipation occasionnelle qui peut avoir plusieurs origines, bourdaine, séné et cascara en décoction agrémentée de menthe ou de réglisse pour le goût (mais contre indiquée aux hypertendus).
Quoiqu’il en soit, il est toujours préférable de consulter un médecin pour avoir un bon diagnostic.

livre de Pierre Gauthier: se soigner par

Vous avez donc rassemblé votre expérience dans un livre ?
J’ai longtemps hésité à publier ce livre. Mais, j’ai été encouragé par ma famille. J’ai voulu présenter une autre façon de voir les maux quotidiens et de se soigner. Je voulais appeler mon livre « les simples maux » ou « le comptoir du pharmacien » (c’est le nom d’un mensuel). Finalement, mon éditeur m’a proposé un autre titre « Se soigner au quotidien par l’homéopathie et les plantes » Il faut savoir qu’un français sur six se soigne régulièrement par l’homéopathie et qu’un sur trois l’a déjà utilisée. Je suis comme Saint Thomas, je crois ce que je vois, la médecine n’est pas une science exacte. J’ai essayé d’être simple, utile, avec un classement par ordre alphabétique de 160 symptômes courants. L’ouvrage est préfacé par le professeur Chaumont qui fut longtemps professeur de botanique à l’Université de Besançon.

Le professeur Chaumont et Pierre Gauthier

Quel est votre avis sur le quartier des Chaprais ?
De quoi parle-t-on ? Il me semble que l’on a tendance à étendre le quartier de façon excessive. C’est un argument publicitaire des promoteurs immobiliers, « quartier des Chaprais proche des commerces ». En fait, c’est la rue de Belfort et les rues adjacentes, le cœur des Chaprais qui correspond à cette réalité. C’est là où on trouve tous les commerces, services et artisans en allant à pied. De plus, on est proche de la gare et à dix minutes du centre ville. La question se pose de savoir ce que le Tram va apporter au quartier. Pour le moment, les commerçants qu’ils soient sur la ligne ou sur la rue de Belfort, subissent des pertes de clientèle. Le maintien d’un flux de circulation rue de Belfort jusque vers la gare est vital.
Cimetière des Chapraiscimetière des Chaprais rue de l'église

Par ailleurs, le patrimoine du quartier serait à valoriser. Par exemple, le cimetière des Chaprais (notre Père Lachaise à nous) est un endroit qu’il serait dommage de laisser à l’abandon sous prétexte que les tombes sont privées.
Quels changements avez vous observé dans le quartier ?

Immeuble rue du Balcon

rue de Belfort construction Majestic

Le quartier bouge. Il y a beaucoup de nouvelles constructions, et beaucoup de logements vacants. Malheureusement, il y a peu de logements pour les familles. Celles-ci doivent aller dans les villages de la périphérie pour trouver une maison. Ce n’est pas toujours une affaire, de devoir prendre la voiture pour tout faire. Et quand les enfants sont petits, cela peut aller, mais dès qu’ils deviennent grands, ils n’ont qu’une idée aller en ville.

Ricot Molard rue de Belfort
Au contraire, aux Chaprais, on trouve tout sur place, on peut tout faire à pied. Surtout rue de Belfort, on a beaucoup de vrais professionnels notamment pour l’alimentation, Martin et Muller, Grandvoinnet, Ricot, Molard, La Royale, et la poissonnerie Nouvelle Vague par exemple. Il y a plusieurs bons restaurants. On observe un renouvellement des générations chez les commerçants.
Vous êtes beaucoup investi avec votre épouse dans l’association des commerçants des Chaprais pourquoi ?
Oui, on a toujours participé activement. On s’efforce de proposer des animations pour le quartier avec le Troc des Chaprais comme temps fort. On a longtemps organisé une course nocturne et régulièrement des animations pour Noël

Pierre Gauthier et les miss en mai 2009Troc des Chaprais en 2004
Je suis toujours partant pour défendre les commerçants qui font la vie du quartier. Ce n’est pas toujours facile de les réunir pour discuter et prendre des décisions ensemble. Pourtant, il y a à fort à faire. En particulier pour que les gens de passage puissent s’arrêter dans les commerces de la rue de Belfort. J’ai d’assez bons rapports avec les élus comme M Mariot et Madame Weinman qui était une collègue pharmacienne. Mais, les décisions sont longues à venir.

Rue de Belfort, détournement de circulationrue de Belfort barrée

A cause des travaux du tram, la signalisation incite les automobilistes descendant la rue de Belfort (en venant de Palente ou de Thise…) à tourner à gauche. On fait comme s’il n’y avait pas 100 commerces dans la rue de Belfort et encore 30 après la place de la Liberté en direction de la gare. Ce n’est pas compliqué de l’indiquer mais rien n’est fait ! De façon moins ponctuelle, on demande une mise en valeur, un embellissement du quartier commerçant avec des trottoirs, une incitation au ravalement des immeubles, un fleurissement et surtout une accessibilité aux commerces.

Histoire

La rue de Belfort a toujours été l’artère commerçante du quartier des Chaprais.

A l’origine, elle s’appelait route de Baume

Jadis commerces de la rue de Belfort

 

Lire l’histoire du 45 rue de Belfort

récit d’Odile Butsch-Monnory, petite fille du pharmacien Louis Butsch

pharmacie Butsch Rapin rue de Belfort

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